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Piratage du Parti démocrate américain : espionnage de routine, tentative d’influence sur l’élection présidentielle, ou autre ?

Hacker

Après la publication par le site Wikileaks de près de 20 000 messages piratés des comptes de sept responsables du Parti démocrate, le président américain Barack Obama n’écarte pas la possibilité que la Russie tente d’influencer la présidentielle américaine en faveur du candidat républicain Donald Trump.

Moscou a été accusé par des responsables du parti d’avoir cherché à influencer la campagne électorale américaine en faveur de Donald Trump, en orchestrant cette fuite. « Tout est possible », a dit le président américain dans une interview ce mercredi 27 juillet à la chaîne NBC News, interrogé sur la question d’une responsabilité de la Russie. Ces courriels, ont montré la méfiance et le mépris de responsables du parti pour Bernie Sanders, l’ex-rival de Mme Clinton pour la primaire démocrate.
M. Obama a précisé que le FBI continuait ses investigations sur la fuite, alors que la Russie a nié toute implication. Cette fuite a provoqué l’embarras des démocrates en pleine ouverture de la convention du parti lundi à Philadelphie. Des experts en sécurité informatique recrutés par la campagne Clinton ont laissé entendre que la Russie en était responsable, estimant que son objectif était de favoriser le candidat républicain Donald Trump.

« Ce que nous savons, c’est que les Russes piratent nos systèmes »  dit Obama

Ce mercredi, le New York Times affirme que les agences de renseignement américain ont désormais la « forte conviction » que le gouvernement russe se trouve bien derrière les fuites. Les renseignements ignorent toutefois si cette affaire relève d’un espionnage de routine ou si elle fait partie d’une opération visant à influencer l’élection présidentielle. M. Obama ne s’est pas exprimé sur les éventuels objectifs du piratage mais a néanmoins rappelé les précédents commentaires de Donald Trump sur la Russie.
« Donald Trump a exprimé son admiration pour Vladimir Poutine à plusieurs reprises », a déclaré M. Obama. « Et je pense que Trump a bénéficié d’une couverture plutôt favorable en Russie. » « Ce que nous savons, c’est que les Russes piratent nos systèmes. Pas seulement ceux du gouvernement, mais aussi des systèmes privés », a-t-il dit. La société de cybersécurité CrowdStrike, saisie en avril après une intrusion suspecte dans les systèmes informatiques du parti démocrate, avait révélé avoir identifié « deux ennemis sophistiqués » liés aux services de renseignement russes.

De son côté, Donald Trump a indiqué : « Si c’est la Russie. Personne ne sait. » «C’est probablement la Chine, et ça peut être quelqu’un qui est assis dans son lit », a poursuivi le milliardaire républicain en ajoutant « Personne ne nous respecte ».

« Des spéculations accusatrices », selon Julian Assange

Dans un entretien mardi soir à la chaîne américaine CNN, le fondateur de
WikiLeaks Julian Assange a affirmé lui que « l’équipe de campagne de Hillary
Clinton utilise des spéculations accusatrices concernant d’anciens piratages
pour essayer de détourner l’attention de nos emails (…) parce qu’ils ont un
tel impact politique aux Etats-Unis« . Pour protéger les sources de Wikileaks, a-t-il affirmé, « nous essayons de créer un maximum d’ambiguïté, (et) exclure certains acteurs reviendrait à faciliter l’identification de nos sources, donc nous ne le faisons jamais. Peut-être que la ou les sources sortiront de l’ombre. Ce pourrait être un moment intéressant, certaines personnes pourraient se retrouver dans l’embarras« , a-t-il relevé.

Des mails, puis des enregistrements audio

Dans la fouléen Wikileaks a publié mercredi des  enregistrements audio qui semblent avoir été piratés de serveurs du parti démocrate, y compris celui d’une supportrice de Hillary Clinton demandant que le parti cesse « de se plier en quatre » pour Bernie Sanders.
Des liens vers 29 enregistrements ont été postés sur Twitter quelques heures avant que le président américain Barack Obama ne monte sur scène à Philadelphie (nord-est) lors de la convention d’investiture démocrate, où Hillary Clinton a été officiellement désignée candidate démocrate à la Maison Blanche.
Dans un message audio d’une minute, une supportrice en colère d’Hillary Clinton dit être « furieuse » à cause de ce qu’elle perçoit comme un soutien du
parti démocrate à Bernie Sanders, sénateur du Vermont et candidat malheureux à l’investiture démocrate, qui lui donne « trop d’influence ».

Le timing de cette publication semble avoir été calculé pour embarrasser le parti et Mme Clinton, bien que les enregistrements ne contiennent aucune révélation fracassante.

 

Auteur : La rédaction avec AFP